Fin des bilatérales et menaces sur l’emploi
Le sujet hante les diplomates suisses : comment concilier la votation de février 2014 visant à limiter le nombre d’étrangers sur le territoire et les accords bilatéraux avec l’Union européenne ? Le sujet hante aussi les responsables de l’emploi des cantons ainsi que bon nombre d’employeurs.
Il faut savoir également que la Confédération attribue un nombre de permis à chaque canton. Ainsi Vaud par exemple dispose de 98 autorisations. Petit problème, le canton héberge de très nombreuses multinationales, sans parler des organisations internationales. Et allez dire au patron d’une de ces entreprises qu’il ne peut faire venir le spécialiste chinois dont il a besoin parce que le canton a dépassé son quota et qu’il doit plutôt aller le chercher du côté des Diablerets ou dans la vallée des Ormonts ! Pas facile. Bref, les responsables cantonaux s’arrachent les cheveux et doivent quémander à la Confédération des autorisations supplémentaires. Autant vous dire que cela ne leur plaît pas mais alors pas du tout !
Une situation ubuesque qui peut devenir extrêmement délicate dans les prochaines années. Certaines entreprises n’hésitant pas à remettre en cause leur développement sur le territoire ou leur implantation. Une démonstration grandeur nature de l’inadéquation des quotas.
Nos chers voisins n’osent pas imaginer quelle sera la situation demain si la Suisse confirme la mise en place de contingents pour les frontaliers ! Alors qu’une étude de l’Université de Genève vient de démontrer que le nombre de frontaliers a doublé en quinze ans sur le Canton de Genève sans que le chômage augmente et que ces travailleurs produisent plus de 20% du PIB du canton, limiter les effectifs frontaliers reviendrait bien à se tirer une balle dans le pied !
Article paru le 3 novembre 2016.