Affaire à suivre

Vendredi 02 Décembre 2016

Affaire à suivre

 

Fin des bilatérales et menaces sur l’emploi

Le sujet hante les diplomates suisses : comment concilier la votation de février 2014 visant à limiter le nombre d’étrangers sur le territoire et les accords bilatéraux avec l’Union européenne ? Le sujet hante aussi les responsables de l’emploi des cantons ainsi que bon nombre d’employeurs.

 
 
Tout récemment, lors d’une réunion du Conseil du Léman, les élus ont démontré concrètement les conséquences d’une telle mesure. Conséquences qu’ils peuvent commencer à mesurer avec la libre circulation qui n’existe pas pour les ressortissants des pays non européens. Or, en 2014, dans la foulée du courant populiste que nous connaissons bien, la Confédération a décidé de baisser sensiblement le nombre de ces permis. Ainsi le quota de permis B (autorisation de s’installer et de travailler sur le territoire pendant la durée du contrat de travail) est passé de 4500 à 3500 et celui de permis L (permis de moins d’une année) de 5000 à 4000. L’objectif annoncé était très clair : inciter les entreprises suisses à embaucher des salariés indigènes plutôt que des étrangers. Objectif louable certes mais totalement inadéquat !

Il faut savoir également que la Confédération attribue un nombre de permis à chaque canton. Ainsi Vaud par exemple dispose de 98 autorisations. Petit problème, le canton héberge de très nombreuses multinationales, sans parler des organisations internationales. Et allez dire au patron d’une de ces entreprises qu’il ne peut faire venir le spécialiste chinois dont il a besoin parce que le canton a dépassé son quota et qu’il doit plutôt aller le chercher du côté des Diablerets ou dans la vallée des Ormonts ! Pas facile. Bref, les responsables cantonaux s’arrachent les cheveux et doivent quémander à la Confédération des autorisations supplémentaires. Autant vous dire que cela ne leur plaît pas mais alors pas du tout !

Une situation ubuesque qui peut devenir extrêmement délicate dans les prochaines années. Certaines entreprises n’hésitant pas à remettre en cause leur développement sur le territoire ou leur implantation. Une démonstration grandeur nature de l’inadéquation des quotas.
Nos chers voisins n’osent pas imaginer quelle sera la situation demain si la Suisse confirme la mise en place de contingents pour les frontaliers ! Alors qu’une étude de l’Université de Genève vient de démontrer que  le nombre de frontaliers a doublé en quinze ans sur le Canton de Genève sans que le chômage augmente et que ces travailleurs produisent plus de 20% du PIB du canton, limiter les effectifs frontaliers reviendrait bien à se tirer une balle dans le pied !

Article paru le 3 novembre 2016.

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