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Vendredi 02 Décembre 2016

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Horlogerie : le mécanisme se grippe

Pour les travailleurs de l’horlogerie et particulièrement les nombreux frontaliers du secteur, la rentrée a été révélatrice de l’inquiétude grandissante qui taraude beaucoup d’entre eux. Après des années d’euphorie, le monde de l’horlogerie connait de fortes turbulences.


Selon les statistiques de la Fédération horlogère, les exportations du premier semestre 2016 ont chuté de 10% !

Le personnel du Groupement à Morteau et Pontarlier se trouve de plus en plus sollicité par des frontaliers très inquiets pour leur avenir.
Hasna Charid, juriste au Groupement, ne compte plus les entreprises qui mettent leurs travailleurs en congés partiels, ou qui procèdent à de petites vagues de licenciements. « Nous recevons des travailleurs de quasiment toutes les entreprises du secteur. Girard-Perregaux, Claret, Cartier, Piaget…partout l’inquiétude grandit. Dans certaines sociétés, le recours au chômage technique est systématique. Il permet de garder la main d’œuvre qualifiée en espérant un retour à meilleure fortune. Mais dans d’autres, nous commençons à voir des licenciements. »

Dans le Groupe ISA, implanté des 2 côtés de la frontière, ce sont près de 100 emplois qui seraient menacés, d'après l'Est Républicain.

Quant à savoir si cette baisse généralisée du secteur va se poursuivre, les avis demeurent partagés. Il est certain que l’horlogerie a connu ces dernières années une évolution très positive qui a entraîné de nombreux investissements et un accroissement des charges. Les grandes manufactures ont aussi produits de nombreux mouvements qui, pour une partie, n’ont pu être écoulés. Il se dit d’ailleurs que les Ports Francs de Genève regorgent de montres haut de gamme qui attendent des acheteurs. Ces stocks pèsent de plus en plus lourds.

Autre difficulté, le passage à la montre connectée. Le parallèle avec la montre à quartz ne peut pas ne pas être fait. L’avenir nous le dira rapidement mais il semble bien que le secteur n’a pas pris suffisamment la mesure de cette révolution et ses conséquences sur le marché.

Enfin, il faut rajouter le franc fort et la crise économique dans les différentes parties du monde. Bref, le ciel helvète s’assombrit au-dessus des manufactures horlogères. Reste à espérer que le secteur saura faire preuve d’imagination et de créativité pour rebondir et que la conjoncture mondiale évolue elle aussi favorablement.


Article paru le 3 novembre 2016.

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