Affaire à suivre

Lundi 19 Décembre 2016

Affaire à suivre

Tout ça pour ça !

Le Père Noël a-t-il eu une petite pensée pour les travailleurs frontaliers ? Toujours est-il que, juste avant les fêtes, le Gouvernement fédéral nous a fait un beau cadeau. Pour comprendre, il faut revenir sur la démocratie directe, telle qu’elle se trouve appliquée en Suisse. Les votations en nombre permettent au peuple souverain de s’exprimer sur tous les sujets le concernant. Mais il arrive parfois, que le souverain vote un texte qui se révèle par la suite inapplicable !

La votation du 9 février 2014, visant à limiter le nombre d’étrangers en Suisse et donc à mettre fin à la libre circulation des personnes, en est un bel exemple. Depuis presque trois ans, il ne s’est pas passé une semaine sans que la presse se fasse l’écho des négociations tendues entre la Suisse et l’Europe, mais aussi entre les Suisses eux-mêmes sur cette épineuse question.

Le Gouvernement fédéral ayant trois ans pour mettre en application la décision populaire, il fallait agir. Juste avant les fêtes, les Chambres ont voté un projet qui ne remet pas en cause les relations avec l’Union européenne. Un texte qui, il faut bien le reconnaître,est bien loin de l’esprit de cette loi. Il n’est plus fait mention de quotas mais simplement de l’obligation pour les entreprises d’annoncer leurs postes vacants aux Offices de placement et de convoquer les candidats. Aucune obligation d’embauche et de justification du choix. Dans un texte extrêmement flou, il est même précisé que cela ne se fera que si la situation émane d’un taux de chômage supérieur à la moyenne, sans que l’on sache de quelle moyenne le législateur parle.

Bref, le pragmatisme helvète a encore fait preuve de son efficacité. Entre une votation passée d’extrême justesse (50.3%) et les conséquences d’une rupture possible avec l’Union européenne, le Gouvernement a fait son grand écart. Une position qui semble satisfaire tout le monde puisque même l’UDC, le parti d’extrême droite qui avait lancé la pétition, n’envisage pas de lancer un referendum pour s’opposer à cette mise en application.

Au final, une bonne nouvelle pour les frontaliers mais franchement : tout ça pour ça !

 

Article paru le 5 janvier 2017.

 

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