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Nouvelle loi sur l’immigration, la chronique du GTE

Vendredi 20 Janvier 2017

Nouvelle loi sur l’immigration, la chronique du GTE

 

 

20/12/2016

« Tout ça pour ça ! »
Je l’ai écrit à de nombreuses reprises dans ces colonnes, la démocratie directe, telle qu’elle se trouve appliquée en Suisse me semble être le meilleur système politique que je connaisse. Les votations en nombre permettent au peuple souverain de s’exprimer sur tous les sujets le concernant. Mais il arrive parfois, que le souverain vote un texte qui se révèle par la suite inapplicable !

La votation du 9 février 2014 visant à limiter le nombre d’étrangers en Suisse et donc à mettre fin à la libre circulation des personnes en est un bel exemple. Depuis presque trois ans, il ne s’est pas passé une semaine sans que la presse se fasse l’écho des négociations tendues entre la Suisse et l’Europe, mais aussi entre les Suisses eux-mêmes sur cette thématique.

Le Gouvernement fédéral ayant trois ans pour mettre en application la décision populaire il fallait agir. La semaine dernière, les Chambres ont voté un projet qui ne remet pas en cause les relations avec l’Union européenne.
Un texte qui, il faut bien le reconnaître, est bien loin de l’esprit de cette loi. Il n’est plus fait mention de quotas mais simplement de l’obligation pour les entreprises d’annoncer leurs postes vacants aux Offices de placement et de convoquer les candidats.

Aucune obligation d’embauche et de justification du choix. Dans un texte extrêmement flou, il est même précisé que cela ne se fera que si la situation émane d’un taux de chômage supérieur à la moyenne, sans que l’on sache de quelle moyenne le législateur parle.

Bref, vous l’avez compris, le pragmatisme helvète a encore fait preuve de son efficacité. Entre une votation passée d’extrême justesse (50.3%) et les conséquences d’une rupture possible avec l’Union européenne, le Gouvernement a fait son grand écart.

Une position qui semble satisfaire tout le monde ou presque .... : l’UDC, le parti d’extrême droite qui avait lancé la pétition, prend cela comme une "capitulation face à l’Union européenne" .

Au final une bonne nouvelle pour les frontaliers mais franchement : tout ça pour ça !



Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, cet article a été publié le 19 décembre 2016 sur le Dauphiné Libéré

Rendez-vous à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de #LaChroniqueDuFrontalier.

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