La Suisse face à son destin européen

Lundi 23 Juin 2014

La Suisse face à son destin européen
23/06/2014

Après la votation du 9 février dernier visant à limiter l’immigration en Suisse, la stratégie mise en place par le Gouvernement était très attendue. Après beaucoup de rumeurs, de supputations, il a enfin tranché en jouant franc jeu. 

Puisque le peuple veut une limitation du nombre d’étrangers vivant et travaillant sur le territoire, le Gouvernement met en place des mesures allant dans ce sens. Et tant pis si cela va à l’encontre des accords bilatéraux et si cela met en danger les relations de la Confédération avec l’Europe.
En agissant de la sorte, la Confédération respecte globalement l’esprit de l’initiative et la vox populi. Mais elle met aussi les Suisses devant un autre enjeu et un choix cornélien.
Car il ne fait aucun doute que cette application stricte va entraîner un blocage de l’Union européenne et une dénonciation des accords. Il sera donc fort probable qu’une nouvelle votation sera lancée pour demander au peuple suisse si les relations avec l’Union européenne doivent primer sur une limitation de la libre circulation des personnes.
Un vote à haut risque pour le pays mais un vote qui illustrera encore une fois la primauté du peuple chez nos voisins. A lui de décider et de choisir !

En émettant ces propositions, la Confédération s’inscrit pleinement dans le fonctionnement démocratique du pays. Mais le risque est immense et l’enjeu donne le vertige à tous les responsables économiques du pays.

Quant aux travailleurs frontaliers, ils sont évidemment directement concernés. Certes, en ne fixant aucun plafond et en laissant aux cantons la possibilité de quantifier eux-mêmes leurs besoins, le Gouvernement limite la casse. Mais l’esprit de la loi demeure et il ne se passe pas un jour sans que les notions de préférence nationale ne soient mises en avant.
Quant à ceux qui pensent que la Suisse ne pourra pas se passer des travailleurs frontaliers, ils ont sans doute raison à court terme. Mais si la situation économique se tend, si le conflit avec l’Union européenne incite nombre d’entreprises internationales à limiter voire stopper leur développement en Suisse, l’avenir des frontaliers pourraient bien s’assombrir.

Le Groupement transfrontalier européen fera tout ce qui est possible pour convaincre nos voisins des risques d’une rupture avec l’Union européenne. Une force de conviction qui doit être relayée par chaque frontalier auprès de ses collègues. La votation du 9 février s’est jouée à 20 000 voix près !

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