« Grève à Genève : la contagion française »

Mercredi 25 Novembre 2015

« Grève à Genève : la contagion française »
25/11/2015

La scène semblerait totalement banale en France, chez nos voisins elle est exceptionnelle. Sur le pont du Mont Blanc, en pleine ville de Genève dix mille manifestants bloquent les accès.

Il faut dire que pour réussir ce tour de force, il a fallu la conjonction de deux mouvements de grogne qui n’ont pas grand-chose en commun : les fonctionnaires et les maçons.

Pour la petite histoire et assez curieusement, le comptage des manifestants entraîne, comme chez nous, des incompréhensions mais exactement à l’inverse. La police ayant tendance à surestimer le nombre de manifestants d’après les journaux !

Quant aux revendications, là par contre rien de bien divergent. Aux fonctionnaires, l’Etat demande de travailler plus en passant à 42 heures par semaine tout en limitant les embauches. 

Quant aux maçons, le renouvellement de la convention collective provoque tous les quatre ans un rapport de force. Lors de la dernière négociation les maçons avaient obtenu la possibilité de partir en préretraite, ce qui, au vu de la difficulté du métier, semble pour le moins évident. Problème cette mesure a eu un tel succès que les caisses se sont vidées. Le patronat essaie de revenir sur ces conditions.
Comme chez nous, la grève des fonctionnaires n’est pas comprise par la population. Il faut dire que les fonctionnaires disposent d’un salaire médian largement supérieur à celui du privé !

Mais ce qui ressort assez nettement des commentaires, soit sur les réseaux sociaux, soit des politiques voire même des journalistes demeure la crainte d’une « francisation » des rapports de travail. Avec en corollaire, une vision très négative de notre pays.
J’en veux pour preuve la conclusion de l’éditorial de la rédactrice en chef du Temps, journal que l’on pourrait comparer au Monde chez nous : « Dans un contexte d’incertitudes économiques et de finances malades, les serviteurs de l’Etat devraient, les premiers, être prêts à consentir des sacrifices. Sous peine de faire de la République du bout du lac une succursale de son grand voisin. Avec le succès que l’on sait. »

Décidément la France ne fait plus rêver nos voisins !


Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, cet article a été publié le 16 novembre 2015 sur le Dauphiné Libéré.


Rendez-vous à mercredi prochain pour un nouvel épisode de #LaChroniqueDuFrontalier.

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