Depuis le 9 décembre dernier, nos voisins ont un nouveau Gouvernement. Les deux chambres, réunies à Berne ont élu les sept membres de l’exécutif.
Suivant la fameuse science du compromis helvétique, les députés et conseillers nationaux ont promus deux socialistes, deux PLR, parti de centre droit, un PDC parti démocrate chrétien là aussi que l’on pourrait qualifier de centre droit et enfin deux UDC, parti d’extrême droite, l’équivalent de notre Front national.
Ces sept Conseillers fédéraux vont désormais gouverner le pays ensemble.
Il est intéressant de voir comment le système électoral suisse a permis
de faire accéder aux plus hautes fonctions des membres plutôt modérés
du parti extrémiste.
En effet, ce sont bien les représentants des
chambres qui décident au final, et non la direction des partis. Il faut
donc que le candidat, quel qu’il soit, plaise au maximum de ses pairs.
Ce
type d’élection élimine de facto les candidats les plus extrêmes. Guy
Parmelin, le nouvel élu UDC en est un parfait exemple. Certes, il a sa
carte à l’UDC mais fait preuve d’un tempérament modéré et prends des
positions beaucoup plus soft que celles de son parti. Dans une interview
au Temps, il affirme d’ailleurs se sentir plus proche d’un Alain Juppé
que d’une Marine Le Pen.
Une modération indispensable pour que le
pays fonctionne. Car les sept membres du Conseil fédéral vont devoir
prendre des décisions ensemble. En cas de désaccord, un vote permet de
trancher. Ce vote restera secret et son résultat devra être accepté et
défendu par chaque membre du Conseil. L’intérêt supérieur du pays doit
passer avant l’intérêt partisan. Un fonctionnement politique que l’on a
bien du mal à imaginer dans notre pays. Si vous ajoutez que ces sept
conseillers fédéraux élisent l’un des leurs pour être le Président pour
seulement une année, vous comprendrez que la Suisse ne ressemble
définitivement pas à la France !
Rendez-vous à mercredi prochain pour un nouvel épisode de #LaChroniqueDuFrontalier.