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De la complexité de la démocratie directe

Jeudi 25 Février 2016

De la complexité de la démocratie directe
25/02/2016

S’il veut être un bon citoyen responsable et impliqué dans la gestion de sa commune, de son canton et de son pays, notre voisin helvète a du pain sur la planche ! Pour s’en convaincre, il suffit de constater l’étendue des questions qui lui seront posées pour la prochaine votation le 28 février prochain.

Au niveau  confédéral, il devra se prononcer sur quatre sujets, au niveau cantonal il doit voter sur huit objets et il lui faut encore répondre aux questions au niveau de la commune dont le nombre varie d’une cité à l’autre.
Bref, notre brave et courageux citoyen va devoir s’exprimer au minimum sur 12 sujets.

Pour l’aider dans sa prise de décision il reçoit, chez lui, plusieurs livrets d’explication. Au total et sans compter les votations pour la commune, pas moins de 150 pages à lire ! Pour chaque sujet, il trouve une synthèse brève et neutre, le texte de l’initiative, le commentaire du comité qui a déposé l’initiative et enfin le commentaire des autorités.
A lui, ensuite de se faire une idée précise et de voter. Pas forcément simple lorsque l’on voit l’éventail des sujets traités et sur lesquels il doit s’exprimer.

Deux exemples. A Genève il va devoir se prononcer sur la fin des allègements fiscaux pour les entreprises qui viennent s’installer sur le territoire, initiative appelée : « pas de cadeaux aux multinationales ». Mais il va aussi dire s’il est d’accord pour que le canton ouvre un crédit de plus de 20 millions de francs pour déménager un bâtiment de stationnement des troupes ce qui permettrait la construction de logements sur le terrain actuel. Sur le plan confédéral et communal l’éventail peut être tout aussi large ! 

Notre citoyen, toujours très consciencieux, reçoit en plus les consignes de vote des partis et des groupes de pression très actifs. Articles dans la presse, débats télévisés, stands dans les rues… les occasions de compléter son information ne manquent pas les semaines précédant le vote. Il ne lui reste plus qu’à se prononcer. Pour la très grande majorité, le vote se fera par courrier. Dernière précision, notre citoyen va devoir renouveler l’opération entre six et dix fois dans l’année.

La démocratie directe exige de l’investissement !



Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, cet article a été publié le 22 février 2016 sur le Dauphiné Libéré.  


Rendez-vous à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de #LaChroniqueDuFrontalier.

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