Il y a une semaine et malgré une météo exécrable, ils étaient plus de 10 000 rassemblés dans le petit village d’Aproz en Valais pour assister à la finale nationale des combats de reines. Pour ceux qui ne disposent pas d’une culture bovine étendue, il faut savoir que, dans un troupeau de vaches, il y a toujours une vache dominante.
A la sortie des étables, à la fin de l’hiver, les vaches se battent
entre elles pour déterminer quelle sera la reine qui dirigera le
troupeau en alpage. Et depuis 1992, en Valais, les éleveurs ont organisé
des combats entre les reines. Je rassure tout de suite les défenseurs
des animaux, ces combats, même s’ils peuvent être impressionnants, se
finissent très rarement par des blessures.
Dernière info, les vaches
sont de la race d’Hérens, de couleur noire, réputées pour leur
tempérament belliqueux ! Ruby a remporté la finale, devançant Tzigane et
Datak. Particularité importante, toutes les trois sont valaisannes.
Car
ces combats permettent aussi de comprendre un trait de la société
suisse : l’attachement au canton. Depuis deux ans, le Valais vivait un
drame. La reine était une Vaudoise ! L’honneur du canton en jeu, il n’en
fallu pas plus pour que la tension soit au maximum autour de l’arène.
Quelques échauffourées venant même perturber le déroulement de la
manifestation. Il faut dire qu’entre Valaisans et Vaudois, ce n’est pas
l’amour fou ! Une situation qu’il ne faudrait pas résumer à une simple
querelle de clocher.
La société suisse accorde beaucoup d’importance
aux origines de ses ressortissants. Avant d’être suisse, le citoyen est
d’abord originaire de sa commune et de son canton. Il était donc
essentiel, aux yeux des Valaisans, que Frégate, la reine vaudoise ne
puisse atteindre une troisième couronne d’affilée. Fort heureusement,
elle termine à la 7ème place du concours. Les alpages valaisans vont
pouvoir retrouver leur quiétude estivale !
Rendez-vous à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de #LaChroniqueDuFrontalier.