Ah ils n’étaient pas peu fiers nos voisins en inaugurant mercredi dernier le plus long tunnel du monde ! Avec ses 57.1 km, le tunnel ferroviaire du Gothard représente un exploit technique et regroupe un concentré de technologies de pointe. Pour faire bref : une merveille !
Une inauguration qui a aussi permis au Président de la Confédération de
montrer à ses homologues allemand, français et italien que la petite
Suisse pouvait faire de grandes choses et apporter sa pierre à la
construction de l’Europe.
Mais au-delà de la prouesse technologique, cet
ouvrage illustre une différence fondamentale entre nos pays. Depuis
plus de vingt ans, la Suisse a clairement fait le pari du ferroviaire.
70% du trafic de marchandises se fait par rail !
En France la proportion
est exactement inversée. Et si le Président de la Confédération
présente ce tunnel comme un barreau indispensable pour la circulation en
Europe, il n’oublie pas que son objectif est aussi de supprimer
totalement le passage des camions sur le territoire.
En 2020, tous les
ouvrages seront achevés et un camion qui se présentera à Bâle pour se
rendre en Italie sera obligatoirement chargé sur un train. En France,
nous avons des milliers de camions qui, chaque jour, remontent de
l’Espagne pour se rendre dans les pays du nord par la route.
A
l’évidence, une autoroute ferroviaire aurait coûté bien moins cher qu’en
Suisse où le relief ne facilite pas les choses. Alors pourquoi les
Suisses ont-ils pu le faire ? Encore une fois grâce à la démocratie
directe. Il y a 20 ans, le peuple a voté à plus de 60% pour le
développement du rail au détriment de la route. Le lobby des
transporteurs routiers n’a pu que s’incliner ! L’intérêt général primant
sur les intérêts corporatistes.
Reste que les Suisses espèrent que les
autres pays vont poursuivre leur autoroute ferroviaire chez eux. Il
suffit de penser au Lyon-Turin, pour convenir qu’ils risquent d’attendre
longtemps !
Rendez-vous à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de #LaChroniqueDuFrontalier.