Un RIC à la sauce helvète !

Lundi 14 Janvier 2019

Un RIC à la sauce helvète !

Depuis quelques semaines et la crise dite des gilets jaunes, le sujet du référendum d'initiative citoyenne fait débat. L'exemple de la Suisse est mis en avant avec, bien souvent, des propos qui prouvent la méconnaissance totale de beaucoup de Français quant au système politique suisse.

Pour bien le comprendre, Il faut revenir sur la notion d'Etat confédéral qui donne énormément de pouvoirs aux cantons. Les fameuses votations se font à tous les niveaux de l'organisation politique, la commune, le canton et la Confédération. Le citoyen est appelé aux urnes une dizaine de fois dans l'année et peut s'exprimer sur des sujets très locaux, (nouvelle zone d'aménagement dans sa commune par exemple), comme internationaux, (loi sur l'immigration).

De fait, ces votations participent pleinement à la démocratie et suscitent un débat politique régulier avec des résultats concrets. Autre aspect important, le Gouvernement helvète doit intégrer systématiquement la possibilité d'un référendum et donc proposer des lois qui devraient être acceptables par le peuple. Même s'il n’y a jamais de certitude, il semble évident que, avec un tel système, jamais un Président n'aurait supprimé l'ISF !

Le second volet de la démocratie suisse réside dans l'initiative populaire (100 000 citoyens peuvent proposer un nouvel article constitutionnel). Certes, cette possibilité peut entraîner des dérives populistes, les Suisses ont ainsi voté l'interdiction des minarets, alors que ce n'était pas un problème, mais globalement elle convainc le citoyen qu'il peut agir sur l'évolution de son pays. 

Enfin cette démocratie directe rapproche fortement les citoyens de leurs élus. Ceux-ci proposent des lois qui peuvent ensuite être discutées, amendées, voire rejetées sans d'ailleurs que l'élu soit remis en cause.

Un système idéal donc ? Pas tout à fait, il y a des risques de dérives, tous les citoyens ne votent pas (40% en moyenne) et le rôle des lobbies pèse lourd dans certaines campagnes sensibles, mais cela reste, à mon avis, le meilleur exemple de démocratie directe.

Quant à sa transposition en France, là c'est un tout autre débat !

 

Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.
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