Bilan mitigé pour la préférence indigène light

Mardi 05 Février 2019

Bilan mitigé pour la préférence indigène light

Le sujet a fait polémique tout le 1er semestre 2018. L'obligation pour les employeurs de passer obligatoirement par les Offices Régionaux de Placement et d'attendre cinq jours avant de pouvoir rendre publique une offre d'emploi, dans le cadre de la préférence indigène light, semblait un non-sens pour beaucoup d'employeurs. Le Groupement s'est battu d'ailleurs pour que les travailleurs frontaliers puissent être intégrés dans les ORP et ainsi bénéficier de l'aide de ces derniers.

Six mois après cette mise en place, le bilan semble assez incertain.

Premier élément, les entreprises se sont pliées à cette nouvelle exigence. Le nombre d'offres d'emploi recueilli par les offices a bondi. Il faut dire que les entreprises n'avaient guère le choix, beaucoup de cantons insistant sur la notion de citoyenneté de cette mesure, en sensibilisant fortement les employeurs. Du côté des ORP et du Seco, les responsables semblent optimistes et même si chacun reconnaît qu'il est encore tôt pour se prononcer.

Le second élément semble beaucoup moins positif. Un article publié par la RTS relève que près de 40% des entreprises suisses se considèrent comme fortement touchées par ces restrictions. Des entreprises qui se plaignent aussi de la surcharge administrative occasionnée par ces démarches. L'enquête réalisée par l'association des prestataires de travail temporaire Swissstaffing auprès de 650 responsables du personnel révèle que le mécontentement est bien plus fort en Suisse romande. Dans le canton de Vaud, 60% des entreprises se disent fortement affectées et à Genève, le pourcentage monte à 72%.

Une différence qui peut s'expliquer par la structure même des sociétés en Suisse romande. Beaucoup d'entreprises internationales qui ont sans doute plus de difficultés avec ces règles et moins de possibilités aussi de trouver du personnel localement.

Pour l'instant, la mesure ne soulève pas beaucoup d’intérêt. Il faut dire que la situation de l'emploi est bonne et surtout qu'elle est stable dans la plupart des cantons. Il sera intéressant de voir ce qui va se passer lorsque l'obligation d’annonce sera élargie aux secteurs ayant plus de 5% de chômage (8% actuellement). Avec les départs en retraite annoncés ; les sociétés helvètes vont avoir besoin rapidement d'une main d’œuvre qualifiée et en nombre. Les contraintes liées à la préférence indigène light pourraient alors apparaître comme beaucoup plus pesantes !

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