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Tension maximale dans le bâtiment

Lundi 23 Septembre 2019

Tension maximale dans le bâtiment

La Chronique du Frontalier

De la volonté politique à la réalité du terrain, il y a parfois un gouffre et pas uniquement en France. Depuis plus d'une décennie, la notion de préférence cantonale agite la vie politique genevoise. Certains maires, plutôt de gauche, souhaitent aussi protéger les salariés avec un recours limité aux travailleurs temporaires et bien sûr l'absence de dumping salarial. Dans ce monde idyllique espéré, les employés sont en CDI, avec des salaires aux normes helvètes et résident sur le territoire.

Hélas, la réalité du terrain peut être toute autre. L'exemple de la construction de l’école de Vernier, révélé par la Tribune de Genève, illustre parfaitement cette situation. Dès le départ de son projet, la commune a affirmé sa volonté de lutter contre le travail temporaire. Elle a même signé, avec le plus grand syndicat suisse UNIA, une convention limitant à 10% le nombre de travailleurs temporaires tolérés sur ses chantiers. Seulement voilà, un contrôle des inspecteurs de la Commission paritaire a révélé que ce pourcentage était beaucoup plus élevé. Sur le chantier les ouvriers parlent portugais, italiens, kosovars, peu le français et sont temporaires. Comme toujours, l'entreprise générale, en charge du chantier, a délégué une partie des travaux à des sous-traitants, évidemment en tirant les prix. Comme le secteur de la construction est en plein boom, la plupart des sociétés ont refusé les conditions, laissant le marché à celles qui peuvent baisser leurs tarifs. Et pour baisser ses charges, il faut diminuer sa masse salariale, rien de bien nouveau.

Face à ces pressions, les élus se sentent pris au piège. Dans un secteur en tension comme le bâtiment actuellement, il faut bien reconnaître que leur marge de manœuvre reste très faible. La volonté affichée du canton de limiter le nombre de travailleurs frontaliers génère aussi un effet pervers indéniable. Plutôt que d’annoncer un nombre de frontaliers important dans leurs effectifs, certaines entreprises, comme d’ailleurs certaines administrations, préfèrent avoir recours à l’intérim ! Même si ces intérimaires viennent tous de France voisine !

Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.
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