En Suisse, le revirement paysager est en cours !

Lundi 25 Novembre 2019

En Suisse, le revirement paysager est en cours !

La Chronique du Frontalier. 

Comme en France, le paysage rural helvète a subi les affres des 30 glorieuses. Agriculture extensive, goudronnage des chemins, utilisation massive des engrais et autres pesticides, bref une modification parfois radicale du paysage. Evolution qui, depuis quelques années, a été fortement remise en cause. Sous la poussée du mouvement écologiste, le revirement paysager, comme disent nos voisins, est en marche. Là où la Suisse marque sa différence avec la France, c’est bien dans l'implication des paysans à cette révolution.

Pragmatiques, nos voisins font un constat simple et implacable. Qui connait le mieux son territoire, dispose des engins nécessaires et ne demande qu’à s'investir dans une démarche de protection de la nature si ce n'est le paysan ? Il doit donc être impliqué et aidé. La nouvelle politique agricole confirme clairement cette stratégie. Si l'ensemble des subventions est resté le même, les aides liées à la production vont passer progressivement de 80% à 40%. Parallèlement, les aides liées à des prestations écologiques vont croître.

Par ailleurs, un agriculteur doit obligatoirement préserver au moins 7% de sa surface agricole utile de tout herbicide ou fumures. Une politique qui donne des résultats très concrets. Là où un champ s’étendait jusqu'à la route, on peut désormais voir une haie ou une bordure de prairie dans laquelle on retrouve des fleurs oubliées. Les haies, le long des champs, reviennent dans le paysage et avec elles toute la faune qui trouve un refuge perdu depuis longtemps.

Bref, si vous avez l'occasion de vous promener en Suisse voisine, soyez attentifs. Vous constaterez ces évolutions qui prennent de plus en plus de place. Des cantons vont même jusqu'à rechercher d’anciennes photos pour s'inspirer et recréer la paysage rural traditionnel et caractéristique de la région. Certains trouveront qu'il s'agit là d'un retour en arrière, d'autres d'une démarche salutaire et avant-gardiste. Quant aux paysans, ils sont unanimes, travailler et entretenir le territoire leur redonne de la fierté !

 

Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.
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