Protectionnisme suisse salé !

Mardi 19 Décembre 2017

Protectionnisme suisse salé !

 

19/12/2017

Enfin, voilà un hiver qui semble vouloir être neigeux ! Une excellente nouvelle pour toutes les stations de ski et ce, des deux côtés de la frontière. Mais qui dit neige dit déneigement ! Et même si l’utilisation de sel sur les routes a été considérablement limitée ces dernières années, elle demeure malgré tout indispensable. En France nos stocks de sel proviennent de nos marais salins en bord de mer, mais en Suisse comment faut-il ?

Dans notre région frontalière, il existe les mines de Bex dans le canton de Vaud. Il est vrai que leur production demeure assez limitée et qu’elles ne peuvent répondre à la demande de tous les cantons. De fait, la plus grosse part du sel étendue sur les routes helvètes provient de la société « les Salines du Rhin » qui, comme son nom ne l’indique pas, est bien suisse !

Il faut savoir que ces salines appartiennent en partie aux cantons et qu’il y a deux sites d’extraction dans les cantons de Berne et d’Argovie. L’entreprise produit environ 500 000 tonnes par an, ce qui couvre les besoins du pays. Le seul canton qui n’achète pas son sel aux Salines du Rhin, c’est celui de Vaud qui le prend justement dans la mine de Bex.

Au passage on peut remarquer le fonctionnement de nos voisins. Certains diront que c’est du protectionnisme. En attendant ce sont plus de 150 personnes qui travaillent dans les Salines du Rhin. En Suisse, les services publics achètent du sel Suisse !

Les salines produisent plus de 50 sels différents depuis le sel de cuisine jusqu’au sel pour les entreprises de pharmacie en passant par les blocs de sel pour l’agriculture. Mais c’est vrai que le sel de déneigement constitue une part non négligeable des ventes. La Suisse est un pays de montagne et l’entretien hivernal des routes en consomment beaucoup. L’an passé, entre décembre et janvier, seulement 50 000 tonnes avaient été utilisées. Cette année les dirigeants espèrent en vendre beaucoup plus !

Et même si l’hiver finit en douceur, au final les conséquences ne seront pas dramatiques. Comme les Salines appartiennent aux cantons, si les bénéfices ne sont pas au rendez-vous cette année, il n’y aura pas de dividendes de versées. Mais, comme ces mêmes cantons auront dépensé moins pour acheter et répandre ce fameux sel, leurs dépenses de fonctionnement seront moindres. Et leur équilibre financier maintenu.

Voilà, une petite leçon d’économie typiquement made in Swiss !

 

Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.  #LaChroniqueDuFrontalier.

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