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Libre circulation : bis repetita

Mercredi 24 Janvier 2018

Libre circulation : bis repetita

 

24/01/2018

Cela devient usant ! L'UDC ? le parti d’extrême droite helvète a lancé, la semaine dernière, une nouvelle initiative afin de limiter l’immigration. Etape supplémentaire, le parti affiche clairement sa volonté de dénoncer, si l'initiative aboutit, la clause de libre circulation des personnes et des travailleurs avec l'Union européenne. Une mesure qui entraînera « de facto » la fin des accords bilatéraux.

En 1999, les deux partis avaient conclus des accords bilatéraux intégrant sept chapitres, six plutôt à caractère économique et globalement favorable à la Suisse et un concernant le principe fondateur de l’Union européenne : la libre circulation.

Dans cette campagne qui s’annonce, la nouveauté provient de l’affirmation du parti extrémiste que la Suisse peut se passer de ces accords et que son économie est suffisamment forte. Sur ce point, il se pourrait bien que l’UDC ait commis une erreur majeure. La plupart, pour ne pas dire la totalité des acteurs économiques suisses, reconnaissent que ces accords ont été très favorables.

Par ailleurs, l’exemple du Brexit anglais et la fermeté de l’Union européenne montrent bien la difficulté à s’affranchir d’un partenariat aussi important. Le peuple pourrait bien se montrer réticent. Un peuple qui, et c’est un avis tout personnel, semble aussi marquer le pas sur ce type d’initiative. Il faut dire que ces quinze dernières années, il a dû se prononcer à cinq reprises sur les accords bilatéraux dont trois sur la libre circulation ! Un peuple qui, n’est pas aussi naïf que ce que les ténors du parti pourraient croire.

L’initiative est lancée une année avant les élections fédérales et a évidemment pour objectif de cristalliser le débat sur les deux points qui portent son action : la lutte contre les immigrés et l’Union européenne. Une campagne qui vise à montrer une Suisse isolationniste, un peu à la Donald Trump, bien éloignée de la vérité.

Avec un taux de chômage au plus bas : 3,2% et une limitation de fait de l’immigration, les Suisses devraient faire preuve de sagesse et rejeter cette initiative. Je n’ose pas imaginer le contraire !

 

Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.  #LaChroniqueDuFrontalier.

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