27/03/2018
Du bienfait de la vertu en fiscalité. Voilà bien comment le fisc genevois pourrait qualifier la clôture de son dernier exercice : 2017. A la surprise générale, le ministre genevois des finances a pu annoncer la semaine dernière que les comptes du canton se soldent par un excédent de 69 millions.
Une nouvelle quelque peu inattendue puisque les prévisions du fisc tablaient sur un déficit supérieur à 80 millions. Et d'ailleurs, Serge Dal Busco, le ministre des finances, ne s’est pas glorifié de ces chiffres et pour une raison toute simple : ils sont dus, pour une bonne part, aux dénonciations volontaires de contribuables genevois !
Des contribuables qui ont préféré anticiper l’échange automatique des données mis en place entre la France et la Suisse. Résultat, l’impôt sur les personnes a bondi de 6% en une année soit plus de 100 millions de francs. Autre catégorie de contribuables qui s’est découvert une nouvelle virginité, les personnes ayant perçu indûment des aides sociales. Une campagne là aussi permettant une dénonciation volontaire a rapporté 13 millions au trésor genevois. Si vous rajoutez à cette addition une rétrocession supplémentaire de la Banque nationale suisse de 28 millions suite à une année record et une amende pénale de 31 millions, vous comprenez mieux la discrète satisfaction du grand argentier genevois.
Il n’en demeure pas moins que le solde se situe largement dans les chiffres noirs comme disent nos voisins. Autre motif de satisfaction pour les finances cantonales : l’endettement recule pour la troisième année consécutive.
Pour 2018, le budget prévoit un déficit de 180 millions de francs qui peut sembler inquiétant. Mais il faut rappeler à notre lecteur français que, contrairement à nos habitudes gauloises, nos voisins ont tendance à se montrer pessimistes quant à leurs prévisions budgétaires.
Il ne serait pas étonnant que le futur ministre des finances retrouve le sourire en 2019.
Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.