De la démocratie en Helvétie

Vendredi 25 Janvier 2019

De la démocratie en Helvétie

Dans le conflit des gilets jaunes, l'organisation politique de la Suisse suscite beaucoup d'intérêts. Il est tout à fait exact que ce petit pays a su se doter d'un système démocratique particulièrement intéressant. Les votations font évidemment écho au référendum d'initiative citoyenne, mais d'autres aspects de la vie politique helvète pourraient intéresser tous ceux qui souhaitent faire évoluer notre démocratie.

Il y a quelques années, une photo avait été largement commentée en France. Elle nous montrait le Président de la Confédération suisse, sur un quai de train, se rendant à la capitale Berne. Jusque-là rien de bien étonnant, sauf qu'il était seul, sans protection, sans secrétariat attaché à ses basques, bref une situation surréaliste au regard de notre fonctionnement français. Certes, il s'agit d'un symbole, certes, la Suisse n'a pas la dimension d'un pays comme la France, mais quand même, comment est-ce possible ? Comme toujours il y a plusieurs réponses.

Tout d'abord, l'organisation démocratique du pays. Le Canton dispose de pouvoirs au moins aussi importants que ceux de la Confédération. De fait, le Président du Conseil d'Etat de Genève apparaît aux yeux des genevois comme celui qui peut le plus agir sur leur quotidien. Il dispose de pouvoir régalien, comme celui des impôts.

Ensuite, au niveau de la Confédération mais aussi comme dans la plupart des cantons, la présidence est tournante. Chaque année le Président change, ce qui fait d'ailleurs que, en dehors du pays, personne ne connaît son nom ! Cette année il s'agit de Ueli Maurer et il est issu de l'UDC, le parti d'extrême droite. C'est un peu comme si, au niveau du gouvernement, les ministres avaient cooptés l'un des leurs pour être le Président !

Sachant aussi que le Conseil fédéral, regroupe 7 conseillers issus des principaux partis du pays, en fonction bien sûr des résultats des élections. Imaginez Marine Le Pen Présidente avec Emmanuel Macron ministre de l’économie et Jean-Luc Mélenchon à l’intérieur, chacun mettant de côté ses divergences dans l'intérêt du pays !

Ne rêvons pas, l'organisation politique suisse ne pourra pas être copiée en France, les bases ne sont pas les mêmes. Mais elle peut quand même nous inspirer !

 

Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.
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