La Chronique du Frontalier
Qu'il fait bon être un élu à Genève. L'annonce des résultats financiers du canton puis de la ville ont permis, encore une fois, de démontrer la bonne santé économique de Genève.
Il y a quelques jours, le Canton, l'équivalent de notre département, annonçait un boni de 222 millions de francs. La semaine dernière, ce fut au tour de la ville de Genève de présenter des comptes positifs de plus de 93 millions sur un budget de 1.2 milliard.
Des comptes au beau fixe qui s’expliquent d'abord par la bonne conjoncture que connait l'économie genevoise.Les impôts sur les entreprises ont ainsi rapporté à la ville 30 millions de plus que prévus. Une embellie qui favorise l'emploi et la hausse des salaires. Là aussi, les résultats ont dépassé largement les prévisions. Les impôts sur les personnes ont bondi de plus de 50 millions. Autre élément qui a contribué à cet essor, la mise en place de l'échange automatique des données entre les fiscs français et suisse. Ils ont été nombreux, ces dernières années, à retrouver une virginité fiscale !
Des résultats qui permettent donc aux responsables politiques d'envisager l'avenir avec sérénité. Mais ce qui nous surprend toujours, nous Français, c'est la prudence dont font preuve les magistrats des villes ou des cantons. Qu'ils soient de droite ou de gauche, les recettes, dans les budgets prévisionnels, sont quasiment toujours sous estimées. Ainsi, le budget prévisionnel du canton prévoyait un déficit de 180 millions pour 2018, alors qu'il se conclu par un excédent de 220 millions ! La rigueur protestante se révèle très présente.
A Genève, la constitution interdit un budget en déséquilibre. L'Etat doit tout faire pour le redresser l'année suivante si jamais le budget plonge dans les chiffres rouges. Une orthodoxie qui permet sans doute une gestion beaucoup moins risquée. Certains, en Suisse, regrettent parfois la frilosité des élus devant les investissements. Mais au final, il faut bien le reconnaître, canton et ville de Genève se portent bien financièrement.
Des moyens financiers qui pourraient favoriser un peu plus d'initiatives dans les aménagements transfrontaliers, mais c'est un autre débat !
Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.
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