Doris Leuthard, le départ de la "Merckel" suisse

Mardi 30 Octobre 2018

Doris Leuthard, le départ de la

Il existe en politique des femmes d'exception. La Conseillère fédérale Doris Leuthard fait partie de cette catégorie. Lorsqu'elle a annoncé, fin septembre, qu'elle quitterait le Conseil fédéral pour la fin de l'année, les réactions ont été unanimes. D'un côté à l’autre de l'échiquier politique helvète, tous les partis ont salué son travail.

Seule représentante démocrate-chrétienne au gouvernement, Doris Leuthard sera restée presque treize années au pouvoir. Présidente de la Confédération en 2010 et 2017, elle a piloté l'économie de 2006 à 2010 puis les infrastructures.

Chez nos voisins, il ne suffit pas d'être élu pour gouverner, il faut ensuite savoir convaincre le peuple lors des nombreuses votations qui émaillent le mandat politique. Et c'est sur ce point que les Suisses peuvent juger de la qualité de leurs élus. Capacité à promouvoir des lois en adéquation avec le terrain et force de conviction pour obtenir un vote positif. Durant ses mandats, l'élue d’Argovie a remporté 16 des 18 scrutins auxquels elle a été confrontée.

Nos voisins lui doivent la création du fonds ferroviaire  et du fonds routier pour permettre un financement durable des infrastructures, le remplacement du nucléaire par des ressources renouvelables. Elle a confirmé la fermeture de la centrale nucléaire de Mühleberg pour la fin de l'année 2019. Son seul véritable échec et qui concerne aussi bon nombre de frontaliers, aura été de ne pas avoir pu faire passer la vignette autoroutière de 40 francs à 100 francs !

Récemment, elle a obtenu le doublement du tunnel du Gothard. Elle s'est aussi beaucoup battue contre l'initiative populaire qui voulait mettre fin à la redevance télé, menaçant directement l'existence d'une télévision publique en Suisse. Des combats souvent âpres qui font la spécificité du monde politique suisse, mais qui se terminent quasiment toujours par l'avis du peuple.

Après ses 13 années de mandat, Doris Leuthard a choisi de se retirer, fatiguée par toutes ses années de politique intense. La "Merkel" suisse, comme l'avait qualifiée le magazine l'Hebdo, ne sera pas facile à remplacer !

 

Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.

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