L’économie suisse ralentit. Et même si, vue de France, la situation de nos voisins fait encore rêver, les voyants passent les uns après les autres du vert, à l’orange voire au rouge.
Un récent sondage montre d’ailleurs une augmentation sensible du pessimisme des entrepreneurs helvètes.
La
raison principale se retrouve évidemment auprès du Franc. Depuis que la
Banque Nationale Suisse a cessé de le soutenir il y a tout juste une
année, les entreprises exportatrices souffrent. Heureusement, la plupart
disposait d’une situation financière confortable. Beaucoup ont
ponctionné leurs réserves pour passer le cap. Certaines ont pris des
mesures immédiates : allongement du temps de travail sans compensation
salariale, gel des embauches, maîtrise drastique des coûts… Autant de
mesures qui ont permis de tenir. Mais voilà, le Franc continue à bien
se porter et la parité avec l’Euro se fait au détriment des
exportations.
Si l’on ajoute à cette problématique majeure, une
économie mondiale compliquée, une fiscalité de plus en plus
contraignante et des mesures à venir limitant la liberté d’embaucher,
on comprend mieux le pessimisme des entrepreneurs helvètes.
Une
situation qui induit quelques changements de comportement assez
surprenant. Si pendant des années, nos voisins ont souvent regardé
l’Europe avec une certaine condescendance pour ne pas utiliser un terme
plus fort, voilà qu’ils se prennent à espérer un redémarrage fort de
l’économie européenne. La crise qui les menace leur permet de prendre
conscience de l’interactivité de nos économies.
Sans une Europe
forte économiquement, la Suisse ne peut poursuivre son développement,
même en s’appuyant sur les autres régions du monde. Certains ont du mal à
l’admettre mais l’évidence apparaît de plus en plus clairement.
La Suisse a besoin de l’Europe et a besoin d’une Europe en bonne santé !
Rendez-vous à mercredi prochain pour un nouvel épisode de #LaChroniqueDuFrontalier.