Genève soutient ses libraires : du protectionnisme intelligent

Mardi 16 Février 2016

Genève soutient ses libraires : du protectionnisme intelligent
16/02/2016

Faut-il venir en aide aux petites librairies de quartier ? La question anime depuis plusieurs années le secteur culturel des deux côtés de la frontière.
Si rien n’est fait, il faut alors accepter la disparition progressive de ces petites librairies qui animent souvent leurs quartiers.

Nos voisins ont tranché, en affirmant haut et fort que la petite librairie de quartier n’est pas un commerce comme les autres. Elle bénéficie d’une dimension culturelle et doit être reconnue en tant que telle.
Le canton et la ville de Genève ont mis en place, depuis 2013, un système de bourses annuelles allant de 2 000 à 10 000 francs dont peuvent bénéficier les libraires du canton.  Cette année, l’enveloppe globale s’élève à 80 000 francs suisses.
Pour recevoir cette aide, la libraire doit présenter un projet culturel sous forme d’animations, de rencontres ou de débats. Une formalité puisque c’est, déjà, ce que font la plupart des petites librairies de la place.

Cette décision illustre, une fois de plus, les mérites de la décentralisation des pouvoirs.
En l’occurrence, le canton de Genève a choisi de venir en aide à ses librairies. C’est son choix. Il estime que les librairies de quartier, outre l’aspect culturel, demeurent un élément important de la vie de la cité. Leur disparition ne ferait qu’accentuer la désertification du centre ville au profit des zones commerciales, souvent à l’extérieur.
Autre appui, non négligeable du Canton et de la ville, 80% des ouvrages destinés aux bibliothèques collectives sont achetés dans ces fameuses librairies. Il en va de même pour les stylos et crayons fournis aux écoles, tous proviennent de la manufacture Caran d’Ache installée sur le territoire cantonal.
Ces aides directes peuvent-elles être considérées comme du protectionnisme ? Pour nos voisins, elles résultent simplement d’une évidence. Elles permettent de soutenir des activités locales, maintiennent de l’emploi sur place et finalement contribuent à l’équilibre de la collectivité.


Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, cet article a été publié le 8 février 2016 sur le Dauphiné Libéré


Rendez-vous à mercredi prochain pour un nouvel épisode de #LaChroniqueDuFrontalier.

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