Faut-il venir en aide aux petites librairies de quartier ? La question anime depuis plusieurs années le secteur culturel des deux côtés de la frontière.
Si rien n’est fait, il faut alors accepter la disparition progressive de ces petites librairies qui animent souvent leurs quartiers.
Nos voisins ont tranché, en affirmant haut et fort que la petite
librairie de quartier n’est pas un commerce comme les autres. Elle
bénéficie d’une dimension culturelle et doit être reconnue en tant que
telle.
Le canton et la ville de Genève ont mis en place, depuis
2013, un système de bourses annuelles allant de 2 000 à 10 000 francs
dont peuvent bénéficier les libraires du canton. Cette année,
l’enveloppe globale s’élève à 80 000 francs suisses.
Pour recevoir
cette aide, la libraire doit présenter un projet culturel sous forme
d’animations, de rencontres ou de débats. Une formalité puisque c’est,
déjà, ce que font la plupart des petites librairies de la place.
Cette décision illustre, une fois de plus, les mérites de la décentralisation des pouvoirs.
En
l’occurrence, le canton de Genève a choisi de venir en aide à ses
librairies. C’est son choix. Il estime que les librairies de quartier,
outre l’aspect culturel, demeurent un élément important de la vie de la
cité. Leur disparition ne ferait qu’accentuer la désertification du
centre ville au profit des zones commerciales, souvent à l’extérieur.
Autre
appui, non négligeable du Canton et de la ville, 80% des ouvrages
destinés aux bibliothèques collectives sont achetés dans ces fameuses
librairies. Il en va de même pour les stylos et crayons fournis aux
écoles, tous proviennent de la manufacture Caran d’Ache installée sur le
territoire cantonal.
Ces aides directes peuvent-elles être
considérées comme du protectionnisme ? Pour nos voisins, elles résultent
simplement d’une évidence. Elles permettent de soutenir des activités
locales, maintiennent de l’emploi sur place et finalement contribuent à
l’équilibre de la collectivité.
Rendez-vous à mercredi prochain pour un nouvel épisode de #LaChroniqueDuFrontalier.