Le poison genevois

Lundi 24 Février 2020

Le poison genevois

La Chronique Du Frontalier

Tsunami pour les travailleurs frontaliers fin de semaine dernière ! L’Office Cantonal de l’Emploi annonce triomphalement avoir signé une charte avec les associations faîtières patronales genevoises pour instaurer une préférence cantonale au sein même des entreprises privées. Une préférence mise en place il y a quelques années déjà pour les administrations et tout le domaine public.

Comment les représentants des chefs d’entreprise locaux ont-ils pu signer un tel document alors qu’ils prônent à longueur d’éditos dans leurs journaux les bienfaits de la libre circulation des travailleurs ? Certes, les justifications apportées visent à minimiser les faits. Ce sera sur la base du volontariat ! Sauf que les entreprises qui ne joueront pas le jeu seront, à n’en pas douter, mises à l’index. Nous pouvons faire confiance au Conseiller d’Etat pour les mettre sur le devant de la scène face à la vindicte populaire. Mais le plus grave n’est pas là.

Le plus grave réside dans cette politique du bouc émissaire qui petit à petit dégrade les relations au sein même des entreprises. Ce poison qui s’étend jour après jour. Même avec la meilleure bonne foi du monde, à partir du moment où l’Etat, les entreprises et d’autres valident une telle notion, le poison se répand. Imaginez l’esprit dans lequel vont se faire les sélections des candidats dans les services RH. A gauche ceux qui peuvent être embauchés, à droite tous ceux qui ne correspondant pas sur simple critère de résidence. Et quel sentiment de culpabilité pour le malheureux recruteur qui n’aura d’autres choix que de proposer un frontalier ! Quant à l’insertion du nouveau collègue dans son équipe, elle risque d’être chaque jour un peu plus compliquée. Certains diront que j’exagère. Il suffit de discuter avec des frontaliers travaillant depuis quelques années à Genève, tous confirmeront cette dégradation des relations sociales.

Ce type de décision est une menace. Une menace pour la paix sociale de nos territoires transfrontaliers mais aussi une menace pour les entreprises. De plus en plus de jeunes diplômés préfèrent partir ailleurs. La Suisse ne fait plus rêver.

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