18/01/2018
La plupart des travailleurs frontaliers s’en souviennent encore : il y a trois ans, le 15 janvier 2015, la Banque nationale suisse cessait brutalement de soutenir sa monnaie face à l’Euro. Résultat : en une journée, le franc suisse bondissait de plus de 20%.
Si les frontaliers ne cachaient pas leur satisfaction de voir leur pouvoir d’achat grimper d’autant, ils étaient nombreux à s’inquiéter pour l’avenir de leur entreprise. Avec un franc fort, l’exportation allait devenir plus difficile et mettre en danger leur pérennité.
Trois ans plus tard, force est de constater que le scénario catastrophe n’a pas eu lieu. Certes quelques entreprises ont souffert, certaines ont choisi de délocaliser, mais la grande majorité a tenu le choc. Preuve que les fondamentaux économiques : trésorerie saine, endettement faible, marché de niche ou porteur… étaient bien là.
Pour la plupart des experts financiers, la force du Franc suisse était principalement la résultante de la faiblesse de l’Euro. Or la situation économique en zone euro s’améliore entraînant, de facto, une remontée de sa monnaie, en particulier face au Franc considéré par beaucoup comme une valeur refuge. Aujourd’hui, le taux de change s’approche du seuil des 1fr20 pour un euro. Une évolution qui donne du baume au cœur des entrepreneurs helvètes qui voient de nouveau les portes de l’exportation s’ouvrir en grand.
Pour les travailleurs frontaliers, le sentiment est évidemment plus contrasté. Quant aux régions frontalières, elles ne peuvent que se féliciter de la bonne santé économique du pays voisin. Le nombre de travailleurs frontaliers ainsi que les retombées financières directes devraient continuer à croître apportant un dynamisme envié par beaucoup.
Evidemment, les Cassandres de service ne manqueront pas de souligner que cela va accentuer les difficultés de transports, d’urbanisation, de recrutement pour les entreprises locales… Au final, des problématiques de riche !
Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré. #LaChroniqueDuFrontalier.