La Chronique du Frontalier
Tout le weekend, la France a célébré sa fête nationale. Comme souvent chez nous, cette commémoration vient d'un événement plutôt violent : la prise de la bastille le 14 juillet 1789. Il faudra quand même attendre presque un siècle, en 1880 pour que ce jour soit sacralisé en fête nationale et devienne férié.
Chez nos voisins, point de manifestation guerrière ou violente pour leur fête nationale. Le 1er août, les Suisses commémorent la signature du pacte fédéral de 1291 par trois cantons dits primitifs : Uri, Schwytz et Unterwald. Autre particularité de nos amis helvètes, ils ont mis très longtemps pour convertir ce jour de célébration en jour de fête. Ils auront attendu 700 ans pour se décider ! C'est seulement depuis 1994 que le 1er août est férié et chômé. Et il aura fallu une votation populaire, lancée à l'occasion du 700ème anniversaire de la Confédération, pour ne plus travailler ce jour-là.
Quant aux festivités, là encore, nous sommes bien loin des traditions françaises. Le défilé militaire, dans ce pays qui prône la neutralité, n'existe évidemment pas. Seule manifestation nationale, une fête fédérale, diffusée sur les chaines nationales avec quatre présentateurs parlant chacun l'une des langues du pays. Et moment fort de la soirée, le discours du Président de la Confédération, discours toujours très consensuel.
Mais la véritable fête se déroule plutôt dans les villages; tous ceux qui ont parcouru la Suisse un soir de 1er août peuvent en témoigner. Les drapeaux helvètes flottent partout et, respectant la tradition, de nombreux feux sont allumés. Des feux que l'on retrouve sur quasiment tous les sommets du pays. Si la météo est favorable le spectacle est absolument magique. A déguster en montagne autour d'une fondue moitié-moitié accompagné d'un bon verre de Fendant. Et quelques verres plus tard vous pourrez vous essayer à quelques yodels avec vos amis suisses.
Rédigé par Jean-François Besson, Secrétaire général du GTE, et publié sur le Dauphiné Libéré.
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